J'enseigne à une classe multi-niveaux 1 : la planification

Source: Pixabay

Dans ma classe, j'ai des élèves qui sont de différents niveaux. C'est pourquoi, je dois différencier mon enseignement afin que chaque élève puisse progresser. Pour faciliter la différenciation, j'ai implanté des périodes quotidiennes de travail en ateliers. Pendant que certains élèves travaillent en ateliers, je peux enseigner à d'autres élèves et inverser à la période suivante. Cela implique une grande organisation, de la planification à l'évaluation. Dans ce billet, je traiterai exclusivement de la planification. 

Une semaine-type 

Voici la planification d'une semaine-type simplifiée: 

• en jaune, la planification du sous-groupe 1 (anciens élèves); 
• en bleu, la planification du sous-groupe 2 (nouveaux élèves); 
• en vert, la planification pour tout le groupe (anciens et nouveaux  élèves).

Note: Afin d'alléger l'exemple, j'ai inclus seulement l'enseignement de l'oral.

Source: Geneviève L-P

Nous débutons toujours la semaine tous ensemble: nous nous racontons notre fin de semaine, nous faisons la routine du matin, nous regardons la planification de la semaine, puis je présente les plans de travail de la semaine. Les plans de travail sont très similaires d'une semaine à l'autre, alors les élèves comprennent bien ce qu'ils auront à faire. Je distribue les plans de travail, les élèves écrivent leur nom et ils pensent aux ateliers qu'ils feront au retour de la pause ou à la 3e période.

À la 2e période, le sous-groupe 1 (anciens élèves) débutent leur plan de travail en ateliers pendant que j'enseigne au sous-groupe 2 (nouveaux élèves). À la période suivante, c'est l'inverse. 

En après-midi, nous commençons par 25 minutes pendant lesquels les élèves ont le temps de relaxer. Ils peuvent jouer à un jeu de société, feuilleter un dictionnaire visuel ou leur livre de bibliothèque, se reposer ou continuer le plan de travail. Pendant ce temps, je fais le suivi de l'assiduité et je consigne les raisons des retards, des absences et je fais les interventions nécessaires. Je profite également de l'occasion pour vérifier certaines connaissances ou faire un retour avec un élève sur ses apprentissages.

Ensuite, nous travaillons les nombres, mais aussi les notions qui touchent les nombres: l'heure, les prix, les opérations d'arithmétique, etc. 

À la période 5, nous faisons une activité de lecture: nous retravaillons ensemble ou en petites équipes l'activité qui est réalisée en atelier, nous révisons le contenu d'un atelier qui semble plus difficile, nous faisons une dictée de syllabes, de nombres, de prix, d'heures, de codes postaux, etc. Le jeudi, nous faisons plutôt le jeu Learning App qui sera en atelier la semaine suivante. Nous poursuivons avec 15 minutes de cartes à tâches (voir le billet Les cartes à tâches) et enfin je termine avec un sous-groupe de besoin pour intensifier une notion pendant que les autres travaillent de façon autonome. 

À la période 6, nous révisons le vocabulaire de la semaine ou de la semaine précédente ou nous travaillons la phonétique. Le mardi, nous regardons une émission québécoise et nous nous amusons à reconnaître des mots connus. Le jeudi, c'est la période de bibliothèque et pendant que les élèves regardent les livres, je les appelle un à un et j'évalue une notion. 

Les autres matins ressemblent beaucoup au lundi excepté que le sous-groupe 1 commence par le travail en ateliers. C'est la solution que j'ai trouvée pour gagner de l'efficacité malgré les retards de certains élèves. À la période 2, nous faisons la routine tout le monde ensemble, puis j'enseigne une notion nouvelle pour les anciens, mais assez concrète pour que les nouveaux soient capables de suivre (par exemple, les vêtements, les aliments, etc.) Je jumelle des nouveaux avec des anciens pour qu'ils s'entraident. Le vendredi, je termine la semaine en ajoutant un petit test de discrimination auditive dans la routine et en revenant en grand groupe en faisant un bilan, une activité de révision ou de compréhension orale.

Un cycle de planification sur deux semaines

Cette année, je me suis rendu compte qu'il était plus facile d'enseigner à une classe multi-niveaux si je pensais ma planification sur deux semaines:

Source: Geneviève L-P

Source: Geneviève L-P

Ainsi, les notions que j'aurai enseignées la première semaine seront réinvesties en ateliers la semaine suivante. Par exemple, si j'enseigne le O-53 (le verbe être) à la semaine 1, les élèves retravailleront cette tâche en atelier à la semaine 2. Et pendant la semaine 2, j'enseigne le O-54 qu'ils retravailleront en atelier à la semaine 3 et ainsi de suite. C'est la même chose pour mes deux sous-groupes.

Cette planification n'est pas coulée dans le béton, mais il s'agit du principe de base. Si je me rends compte qu'une tâche est plus complexe, je vais poursuivre l'enseignement une 2e semaine et proposer un autre contenu en atelier. Par exemple, une notion que je travaille normalement en après-midi (l'heure, les dates, etc.) ou une notion que j'ai enseignée à tout le groupe (O-63 par exemple). 

Finalement, je vérifie les connaissances des élèves au bout de la deuxième semaine seulement. Ils auront alors travaillé la tâche pendant deux semaines: une semaine avec moi et une semaine en atelier. 

Favoriser l'autonomie des élèves en ateliers

Pour que les élèves soient autonomes en ateliers, j'enseigne de façon explicite la tâche pendant la première semaine: je modélise, je fais des pratiques guidées et des pratiques autonomes. Nous pratiquons de diverses façons et je favorise l'utilisation de supports visuels (pictogrammes, aide-mémoire avec pictos, etc.) Ils devront utiliser ces mêmes supports visuels en atelier. 

Nous faisons toujours en grand groupe ou en petites équipes les activités qu'ils devront faire seuls. Par exemple, si je veux introduire la semaine suivante un atelier où les élèves devront reconstruire les mots-étiquettes, je vais présenter l'activité un après-midi de la semaine 1 et les soutenir. Je leur précise ensuite qu'ils devront la refaire en atelier la semaine suivante.

Et vous, quelles astuces employez-vous dans votre planification pour favoriser la différenciation?